Disco-Box

En 1964, Marcel De Keukeleire, grand éditeur et producteur musical mouscronnois, à l’origine de plusieurs succès planétaires avec son compère Jean Van Loo – on retiendra, entre autres, la Danse des canards de JJ Lionel ou Born to be alive de Patrick Hernandez -, décide d’ouvrir un magasin de disques à la rue de la Marlière.

« Son objectif initial, en tant qu’éditeur, était de cerner les goûts du public car il s’est rendu compte qu’il avait une vision faussée de ce que le public voulait réellement « , explique Philippe, son fils, qui a repris le flambeau après le décès de Marcel en 1986. La concurrence des téléchargements gratuits sur le Net et des grandes surfaces, la politique menée par les grosses maisons de disques et une TVA sur la vente de disques à 21 % ont porté un sacré coup au chiffre d’affaires des disquaires indépendants. Un jour ou l’autre, ceux-ci sont appelés à mettre la clé sous la porte et Discobox n’a pas échappé à la règle. Le magasin ferme définitivement ses portes le 30 juin 2008.

La société continue à exploiter néanmoins ce qui a fait le succès de Marcel De Keukeleire.

  • Il y a quelques années, on a fait un medley des Crazy Horse qui a fait un carton lors des fêtes de fin d’année. On fait également de la production dans d’autres créneaux comme les musiques de discothèques. Enfin, je m’occupe aussi en partie de l’édition de la société News basée à Gand distributrice de musique disco à l’échelle européenne. » Il a su, en quelque sorte, anticiper la chute des ventes de disques. « Quand mon père est décédé en 1986, qui aurait pu prévoir ce qui se passe aujourd’hui ? » Une page se tourne dans cette ville qui a été, durant les sixties et seventies, the place to be en matière musicale. « Hormis les quatre grands qu’étaient les Beatles, les Stones, les Bee Gees et les Who, les plus grands sont passés par Mouscron « , conclut Philippe De Keukeleire. Rappelons qu’un certain Jimi Hendrix était passé chez les Hurlus, avant d’entrer dans la légende du rock’n’roll. Le succès du bar-musée le Wap Doo Wap à la rue du Beau-Chêne démontre aussi que les Ch’tis en général n’ont pas oublié la grande époque des yé-yé…

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