Le Saviez-vous?

#1

 

En 1923, l’entreprise de matériaux de construction Baeyens-Detournay fait bâtir cette habitation par l’architecte M. Remi et profite de l’angle

coupé pour y faire insérer un panneau publicitaire en carreaux de céramique.

Si vous voulez voir ce joli coin de rue, rendez-vous au 54 rue du Télégraphe, Mouscron

 

 



#2

 

Au début du 20ème siècle, le parc de Mouscron, en forme de cuve, n’était qu’une décharge. Ce n’est qu’en 1932 que l’inauguration officielle a été effectuée.

A L’époque, l’entrée principale du parc se situait à hauteur des majestueux escaliers en pierre, du côté de la rue du Dragon.

En contre bas du parc, le plan d’eau faisait partie de la petite Espierre (qui aujourd’hui longe le parc via des galeries souterraines).

En 2019, la ville a opéré à la jonction des 2 parcs pour avoir un espace de 11 hectares.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur le parc de Mouscron, venez chercher gratuitement votre brochure à la Maison du Tourisme de Mouscron

 

 



#3

 

Il s’agit d’un ancien château d’eau qui alimentait en eau l’ancien hôpital. Il se situe à côté du CPAS actuel. Près de là, il y avait également une ancienne cheminée pour brûler un peu de tout dont notamment les membres amputés. Le crématorium a fermé en 1985, à la suite de changement de loi.

 

 



#4

 

Nous vous présentons le C.A.M., ce sont les abréviations que l’on utilise pour parler du centre administratif de Mouscron. Le bâtiment s’érige sur 22 mètres de haut et 7 niveaux. Architecturalement, il est présenté comme une œuvre d’art, on l’appelle même le « Petit Colisée ». La construction a été menée par des entreprises uniquement mouscronnoises. L’inauguration a eu lieu en juin 2016.



#5

 

Aujourd’hui, nous nous rendons dans la petite rue et plus particulièrement au numéro 29. Levons un peu les yeux pour admirer la façade de la maison d’angle dessinée par Gustave Fache en 1911.

Cet immeuble de style Art nouveau est composé à l’origine de deux maisons de commerce dont l’une, appartenant à J. Tanghe-Dujardin, s’ouvrait sur la petite Rue et possédait un atelier du côté de la rue de Froidchamps tandis que l’autre occupait l’angle et a été commandité par Augustin Legrand-Bergheman. Remanié au rez-de-chaussée en 1969, l’ensemble présente des étages élevés en briques qui contrastent avec les structures blanches des bois blancs mises en œuvre dans la tourelle et la corniche.

Une importante saillie de la corniche repose sur des consoles en bois ouvragés au sommet desquelles sont placés des fers forgés dont la forme est la réplique inversée de celle des consoles.

L’architecte a imaginé une tourelle qui, prenant naissance au 1er étage dans une fenêtre à trois pans en hors-œuvre, est prolongée au niveau de la corniche par un tambour polygonal décoré de colombages. Au-dessus, une toiture d’ardoise, conique, reprend les côtés du polygone et les resserre jusqu’à une petite lanterne surmontée d’un toit débordant.

 

Admirons également les frises de faïence, sous la corniche de chaque côté de la tourelle. Côté rue du Froidchamps, elle illustre la « culture du lin », qui fournit les bases de l’essor textile de la ville, termes inscrits sous un soleil dont les rayons, à gauche, illuminent encore un paysage propre aux semailles. A droite, le rouissage précède la suite du travail du lin qui s’inscrit dans les frises côté petite rue : filage, tissage, fabrication de la toile. La décoration continue avec la représentation des quatre saisons.

Les quatre saisons sont chacune symbolisées par l’état de la végétation et un visage féminin dont les couleurs oscillent du clair au foncé.

Le printemps, est symbolisé par une floraison où dominent les tons jaunes, auxquels fait écho la chevelure blonde du visage féminin. La frise est signée par Delgutte, de Mons-en-Baroeul, dans le coin inférieur droit de « l’hiver ».

 



#6

 

Aujourd’hui, nous nous rendons dans la rue saint-pierre et plus particulièrement au numéro 25.

Au-dessus d’un rez-de-chaussée commercial rénové, cette façade en briques émaillées du début du 20e siècle affiche une remarquable enseigne en carreaux de céramique.

Si la façade de briques a été quelque peu dégradée par le temps, la décoration des fenêtres et le motif de faïences n’en restent pas moins superbes. Au premier étage, deux fenêtres encadrent un large motif de faïence dont le thème est résolument agreste : porcs, vaches, chèvres et moutons se détachent sur un idyllique paysage rural. Rappelant l’ancien commerce de boucherie, ce panneau illustre les animaux de la ferme dans un cadre bucolique et selon la peinture réaliste de l’époque. Plus discrets, les motifs floraux intégrés dans l’extrados des arcs de fenêtres relèvent de l’Art nouveau.



#7

 

Quittons le centre-ville pour nous rendre au 120 rue du petit-pont à Mouscron. Aujourd’hui, les bâtiments sont occupés par les archives de la ville de Mouscron et l’entreprise Mifratel mais qu’en était-il avant ?

Depuis le Moyen Âge, la ville de Beauvais est réputée pour la diversité et la richesse de la production textile. Dès 1839, les familles Tétard, Lainé et Communeau sont celles qui vont, au fil des années, développer la production de tapis et de couvertures dont la diffusion a permis de faire briller le nom de Beauvais à l’échelon mondial pendant près d’un siècle et demi.

À partir de 1920 cette entreprise est connue sous le nom de MFTC (Manufacture française de tapis et de couvertures). Elle fait partie des plus importantes de la ville. Sa réussite est spectaculaire puisque les implantations s’étendent à Tourcoing (Nord) puis Roubaix (Nord) et Mouscron (Belgique) facilitant ainsi l’approvisionnement de fils que la MFTC ne produit pas.

Focalisons-nous sur Mouscron où l’ancienne Manufacture française de tapis et couvertures a été construite en 1925 à la demande de Mr Wattel par l’entrepreneur Georges Vandeghen et sur les plans de l’architecte Forest. De cette époque subsistent la cheminée industrielle millésimée, la conciergerie et une partie des anciens ateliers et bureaux, tous teintés d’éclectisme tardif dans le traitement des façades. L’extension des ateliers s’étire tout au long de la voirie dans les années suivantes. En 1928, l’architecte Jolly est sollicité pour bâtir un bâtiment industriel supplémentaire. Celui-ci s’implante en retrait de voirie et présente une volumétrie cubique, avec fausse toiture plate et structure en béton. Superposant les plateaux ouverts, il arbore l’enseigne et le millésime de 1929 au fronton d’inspiration Art déco surlignant la façade principale.

Ses patrons toujours à la pointe du progrès technique furent également de grands novateurs sur le plan social, tenant à associer le personnel dans la réussite économique des marques « Bélier-Lainé » (couvertures) et France-Tapis (tapis).

Détruite en grande partie durant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise parvient à se relever, évoluer et se développer encore davantage mais la crise pétrolière met progressivement fin à cette réussite. Malgré la liquidation judiciaire, des bâtiments d’un grand intérêt architectural existent toujours et il est nécessaire d’en garder la mémoire.



#8

 

Aujourd’hui, nous nous rendons au numéro 16 et 18 de la rue Saint-Pierre.

Ces deux habitations mitoyennes ont probablement été construites au même moment et illustrent le style éclectique en vogue à la fin du 19e siècle. Le n°16 est attribué à l’architecte Auguste Georges Nicolas Dubois et a été commandité par Aloïs den Reep en 1895. Similaires sans être semblables, elles présentent toutes les deux une façade soignée, montée en briques et calcaire dont les points forts sont le balcon, l’oriel et le pignon à gradins. Coiffées de toitures à brisis, soulignées d’une corniche ouvragée, elles préservent encore les lucarnes originales dont le profil évoque l’esprit des villégiatures. De même,et outre l’oriel en bois, seules les portes sont conservées et présentent un vitrail de style Art nouveau dans l’imposte.

 



#9

 

Aujourd’hui, nous nous rendons au 16 rue de Tournai.

En 1892, l’architecte Auguste Georges Nicolas Dubois conçoit cet immeuble d’habitation et de commerce pour Mr et Mme Selosse-Bermyn qui y installent leur magasin et entrepôt de gros et détail de “Verreries-Porcelaines-Faïences”. Construit dès l’origine pour abriter le commerce et le logement qui s’imbriquent selon les niveaux, l’immeuble a conservé toute son authenticité.

Comme vous pouvez le constater la hauteur des fenêtres est dégressive selon les niveaux. Les fenêtres sont séparées par les enseignes en carreaux de céramique. La façade s’inscrit dans le style éclectique. Soulignée d’une corniche ouvragée, la toiture en pavillon et à brisis est plantée d’une lucarne axiale.

 



#10

 

Aujourd’hui, nous nous rendons dans l’église Saint-Barthélémy et nous allons nous focaliser sur l’orgue

Les différentes orgues qui se sont succédées en l’église connurent une fin tragique.

Le 19 août 1566, une bande de Gueux dévaste l’unique église et brisent statues, mobilier et orgues.

La folie dévastatrice s’étant apaisée, les seigneurs de Mouscron dotent l’église de nouvelles orgues et en assurent l’entretien.

Le 18 mai 1794, un corps d’armée français commandé par le général Joseph Souham emporte une bataille ayant pour enjeu la possession de Tourcoing. Dès le lendemain, une troupe française vient s’installer à Mouscron. Non seulement, elle prend possession de l’église pour s’y loger, mais elle y abrite les chevaux. Le mobilier, la chaire de vérité et les orgues sont brûlés sur le Mont des Moulins.

Les orgues actuelles datent de 1766 et proviennent d’un autre édifice religieux plus important que l’église de Mouscron (Un cartouche ornementé placé au centre du buffet nous le révèle).

L’orgue fut restauré à plusieurs reprises depuis 1803. En 1860, on déplace les claviers situés jusque là à l’arrière en dessous de tuyaux de façade. En 1904, les facteurs tournaisiens Théophile et Maurice Delmotte effectuent un relevage complet. La maison Paul Anneesens de Menin intervient à son tour en 1950.

L’orgue de Saint Barthélémy est classé depuis le 17 décembre 1981 comme monument historique en raison de la valeur historique et esthétique. Dans notre région, il est le seul instrument à deux claviers ayant conservé autant de matériel du 18e s.

De 1995 à 1997, d’importants travaux sont entrepris ayant pour but de reconstituer l’instrument dans l’état où il se trouvait en 1803 lors de son installation à Mouscron.

Outre la restauration scrupuleuse de toutes les parties originales (buffet, sommiers, l’essentiel de la mécanique, 85 % de la tuyauterie), on s’attachera à mettre en place les imposants soufflets cunéiformes et la console des claviers. Les Artisans Facteurs d’Orgues et de Clavecins de Tournai ont fait du bel ouvrage. Ils furent aidés en cela par Roland Servais, docteur en musicologie et auteur du projet bénéficiant des subsides de la région Wallonne, de la province du Hainaut et de la ville de Mouscron.

L’orgue n’a pas été remonté en tribune, mais dans le chœur devant l’ancien maître-autel. Cette décision a été prise au cours du chantier en accord avec la commission Royale des Monuments et Sites. Elle permet de mettre en valeur les superbes sculptures en rocaille du soubassement d’une part et d’autre part favorise une meilleure acoustique tout en diminuant les différences de température et d’hygrométrie (analyse de l’humidité de l’air) causées par le chauffage à air pulsé.

Le buffet de l’orgue a retrouvé sa teinte d’origine, un faux bois clair tranchant nettement avec les stalles néogothiques foncées qui l’entourent. Les tuyaux de façade abîmés par plusieurs couches de peinture argentée ont été polis et présentent actuellement la patine chaleureuse de l’étain ancien.

Les claviers reconstruits à leur emplacement d’origine simplifient grandement le mécanisme de traction des claviers et permettent à l’organiste d’œuvrer discrètement, caché par son instrument. Un jeu de miroirs lui assure néanmoins de suivre l’action liturgique.

Une impressionnante batterie de trois soufflets cunéiformes pouvant être actionnés manuellement et électriquement a été reconstituée au cours de la dernière restauration. Ses dimensions imposantes ne permettent pas de l’inclure dans le buffet de l’orgue. L’instrument reflète actuellement le style des instruments français du 18e s. pimenté toutefois par certaines caractéristiques flamandes.



#11

 

Aujourd’hui on se rend à l’angle de la grand-place et de la petite-rue.

Un bâtiment a des airs de villa normande avec ses balcons et ses imitations de colombages. Il a été construit en 1912 sur les plans de l’architecte Gustave Fache à la demande de Charles Crommelinck.

Comprenant dès l’origine deux commerces et habitations, il a été traité de manière homogène et s’inscrit dans la mouvance des villégiatures de l’époque. Jouant de sa position renforcée par l’angle coupé, il possède une dynamique liée à l’alternance des pleins et des vides, aux superstructures et à l’usage de matériaux colorés. La plupart des châssis sont d’origine.

Cette maison d’angle est aujourd’hui occupée par un boulanger/pâtissier grand spécialiste de la « tarte à poires ».



#12

 

Aujourd’hui on se rend sur la Grand-Place plus particulièrement au niveau de l’ancien hôtel de ville.

En 1886, un concours de projets a été organisé entre 22 architectes pour sa construction et c’est René Buyck, de Bruges, qui l’emporta. Il a été inauguré le 13 juillet 1890 et est de style néo-gothique.

Elevé en briques et calcaire sur caves hautes, il compte treize travées de baies en façade principale, distribuées sur deux niveaux coiffés d’une bâtière d’ardoises pentue et prise entre pignons à gradins. Les trois travées centrales sont traitées en frontispice, dont la prestance est renforcée par l’imposant pignon transversal formant fronton, par le perron à double-volée et par le balcon. Tous sont ponctués d’éléments décoratifs propres au style, au même titre que les baies à remplages et croisée de pierre, dessinnées sous linteau au rez-de-chaussée et en arc brisé à l’étage, et munies de leurs châssis et vitrages anciens. L’ornementation devient foisonnante en toiture, animée par les lucarnes, les échauguettes, pinacles et gargouilles, les cheminées et les croix faitières.

Il a été agrandi en 1929 puis en 1950 et a été rénové entre 1981 et 1990, après la centralisation de services faisant suite à la fusion des communes de Mouscron, Dottignies, Luingne et Herseaux en une seule entité. Devenu l’ancien Hôtel de Ville depuis la création du Nouveau Centre administratif, il reste néanmoins très accroché aux cœurs des Mouscronnois.

Depuis peu, la statut du Hurlu a été replacée mais cette fois-ci tournant le dos à la grand-place pour se retrouver face à l’hôtel de ville.

L’origine des Hurlus remonte au 16ème siècle, quand les protestants tentèrent de propager leur religion dans les Flandres. A Mouscron, traqués par les troupes catholiques, les adeptes de cette nouvelle religion se réfugient au Mont-à-Leux, qui s’appela longtemps le Mont-des-Hurlus. Le mot Hurlus vient du verbe Hurler. En effet, depuis le Mont-à-Leux, les Hurlus hurlaient pour rassembler leurs troupes. Du coup, cette année, après les travaux de la grand-place, la statut du Hurlu qui hurle a été replacée face à l’hôtel de ville pour symboliser le fait qui hurle sur les autorités publiques.



#13

 

Aujourd’hui on se rend sur la place Charles De Gaulle où vous pouvez retrouver l’ancienne piscine communale.

C’est sous le maïorat de Joseph Vandevelde et dans la foulée de la promotion nationale pour le développement de l’hygiène et du sport par l’installation d’infrastructures sportives que l’idée de construire une piscine voit le jour à Mouscron. La décision est prise en 1936 et le programme est élargi à une école de gymnastique, une caserne de pompiers, des bains une conciergerie. Attribuée à l’architecte communal Jules Geldhof, la construction sera réalisée à partir de 1938 par les entreprises Declerck. Les travaux sont interrompus le 10 mai 1940 en raison du déclenchement de la seconde guerre mondiale, alors même que le gros-œuvre est complètement terminé (Bien que la caserne des pompiers soit opérationnelle dès 1939).

Au début du conflit, le bâtiment accueille les réfugiés qui fuient l’avancée de l’armée allemande. Par la suite, les services de ravitaillement et de contrôle de la fraude y sont installés. Il semble également qu’un centre de secours pour la protection aérienne passive ait trouvé place sous la cuve. À la fin de la guerre, les collaborateurs sont enfermés dans ses murs.

Les travaux reprennent en 1947 pour s’achever un an de plus tard. Le bassin de natation est officiellement inauguré le 11 novembre 1948.

L’édifice abrite également un arsenal des pompiers, en fonction de 1939 à 1989, une école de gymnastique, des bains publiques ainsi que le logement du directeur de l’établissement.

Fermés respectivement en 1989 et 1990, les lieux sont actuellement occupés par des bureaux et par des activités culturelles (Radio, cours pour l’académie des beaux-arts, expositions temporaires (dans l’ancien bassin)).

Actuellement, il y a toujours une piscine à Mouscron mais elle se trouve en dehors du centre-ville.

L’aspect extérieur du bâtiment présente certaines caractéristiques de l’architecture moderne. Cet art de bâtir rationnelle et fonctionnelle est typique des années 1920-1930.

Il fait appel aux nouveaux matériaux, par exemple le béton armé qui forme la structure de l’édifice mouscronnois et parementé de calcaire et de briques jaunes. De plus, les constructions modernistes sont généralement des volumes géométriques simples à toitures plates.

Vous pouvez également apercevoir une tour, il s’agit de la tour de l’ancienne caserne des pompiers.

Le bâtiment s’étage sur deux, trois ou quatre niveaux selon les fonctions, tout en affirmant l’horizontalité des registres de baies. Teintées de réminiscences Art déco, telles que les colonnes cadrant l’entrée ou les superstructures en registres, les façades jouent la sobriété et l’homogénéité. Hormis quelques châssis d’origine, les structures principales sont sauvegardées à l’intérieur du bâtiment.

Si vous voulez plus d’informations sur ce bâtiment, nous avons une brochure (gratuite) à la Maison du Tourisme de Mouscron.

 



#14

 

Aujourd’hui on se rend dans la rue de Tournai et plus particulièrement au numéro 40.

Commanditée par Eugène Fonder pour y installer la “Pharmacie Centrale”, cet immeuble construit en 1910 est signé par l’architecte Jean Hocepied. Emergeant dans le déroulé de la voirie par son gabarit haut et étroit, coiffé d’une toiture à brisis d’ardoises asymétrique, il étonne également par la dynamique de sa façade. Articulée selon deux travées inégales, elle joue avec un parement de briques vernissées jaunes et bleues mêlées de pierre calcaire ainsi qu’avec un élan vertical donné par l’oriel en bois développé aux étages jusqu’à la grande lucarne passante. Modénature des châssis et des consoles et de la corniche, sculpture des pierres d’encadrement, grille du soupirail et lucarne carrée sont autant d’éléments soignés qui illustrent le courant stylistique de l’Art nouveau.

 

 



#15

 

Aujourd’hui on se rend dans la rue saint pierre et plus particulièrement au numéro 50 et 52.

C’est en 1929 que les responsables du Cercle ouvrier Saint-Joseph décident de construire un nouveau bâtiment pour accueillir les activités du syndicat chrétien. Ils confient le projet à l’architecte Marcel Hocepied qui conçoit un imposant ensemble de style Art déco, construit en 1932. Celui-ci rassemblait les activités du cercle, le magasin coopératif “le Bien-Etre” et un café au rez-de-chaussée tandis que les bureaux occupaient l’étage. Dans la foulée de la construction, une conciergerie a été annexée à gauche.

Remanié au niveau des anciennes vitrines à la fin des années 1960, le bâtiment est également transformé à l’intérieur, conservant malgré tout le hall et la cage d’escalier d’origine. Depuis lors, plusieurs extensions se sont développées en englobant peu à peu le volume initial. Etabli en léger retrait de voirie, le bâtiment construit en béton, briques et calcaire sous toitures de tuiles, présente une façade monumentale dominée par la travée d’entrée traitée en frontispice et coiffée d’un lanternon. Largement ouvertes par de grandes baies dont certaines conservent les châssis et vitraux d’origine, les travées sont structurées par des pilastres et par les cordons d’entre-niveaux. Modénature anguleuse des châssis anciens, retraits des briques aux encadrements, frises sous corniche, profil du balcon d’apparat, motifs décoratifs en méplat et graphie de l’enseigne bilingue sont autant d’éléments propres au style Art déco.

En façade arrière, engoncée dans des annexes tardives, émerge le pignon particulièrement typé par la même influence stylistique. Cantonné de pilastres, il est animé par la bichromie des briques et orné d’une niche sculptée intégrant une figuration de Saint-Joseph.

 

 



#16

 

Analysons la façade d’un bâtiment plus récent. Il s’agit du musée de Folklore.

Les travaux de terrassement ont débuté en octobre 2014, la réception définitive date de novembre 2018. Dans le cadre du décret sur l’Intégration d’une Œuvre d’Art sur le site, la Comité d’accompagnement du projet Musée a retenu le projet proposé par Simon Boudvin et Thierry Decuypere.

L’intervention plastique consiste en une campagne de récupération de briques anciennes sur les sites de démolition de 8 bâtiments emblématiques du patrimoine mouscronnois (maison de type ouvrier, bourgeois, commerce, ferme, teinturerie, tissage, couvent, cinéma). Le parement de la façade mêle les briques anciennes aux briques neuves industrielles. Chaque zone est identifiée par une brique « cartel » numérotée qui apportera aux visiteurs, via un fascicule, des informations sur leur provenance, sur les métiers ancestraux liés au travail de l’argile (briquetiers, tuiliers).

Ce dispositif de travail sur la mémoire architecturale de la ville, prolongé dans une construction neuve et résolument contemporaine, renforce le sens des missions muséales : collecter (les briques/les objets), exposer (sur la façade/en vitrine), sauvegarder et conserver (de la destruction/la disparition des usages), étudier (par le biais de recherches documentaires) et transmettre (publications). Au regard de la possibilité d’accueillir du public simultanément sur 3 sites : le Musée, le jardin et les bâtiments pédagogiques, le panel d’activités culturelles et de visites sera largement étoffé (expositions temporaires, conférences, formations, visites en journée complète, ateliers, accueil extra-scolaire, événementiels).

L’architecture réinterprète les qualités et les dimensions domestiques du Musée actuel, en proposant une suite de pièces de 5,30m x 5,30m, sous hauteur de plafond variable, des ouvertures sur l’extérieur et des articulations spatiales en fonction du parcours scénographique. L’entrée est clairement visible, signalée par la partie plus élevée abritant les bureaux et le centre de documentation.

 

 

 



#17

 

Rendons-nous sur la Grand-Place et plus précisément au numéro 29. Cette façade est actuellement peu remarquable à cause des travaux juste à côté mais elle n’en reste pas moins intéressante.


Il s’agit de l’ancienne pharmacie Maes, du nom du commanditaire de cet immeuble construit au début du 20e siècle dont les initiales s’inscrivent dans le cartouche floral, présente une façade revêtue de briques émaillées. Barrée autrefois d’un balcon porté par des colonnes de style éclectique qui ont été replacées après la rénovation du rez-de-chaussée, la façade est surtout animée au 2e étage grâce à la mise en oeuvre de carreaux et de briques colorées. Soulignant la bâtière ornée d’une frise faîtière, la corniche est posée sur des consoles profilées d’inspiration Art nouveau.

 

 

 



#18

 

Rendons-nous dans la rue de Tournai et plus précisément au numéro 17.

Construit sur le site de l’ancien pensionnat Saint-Joseph fondé en 1831 et démoli au début du 20e siècle, l’ancien Collège épiscopal est un ensemble de style néo-gothique rénové récemment mais qui préserve le bâtiment situé à front de voirie. Il présente une façade principale montée sur un soubassement saillant en moellons et élevée en briques jaunes et calcaire.

Proche des modèles flamands, la façade est teintée d’esprit néo-traditionnel dans la modénature des baies et elle est animée et structurée par des arcades à remplages de briques cernant les baies sur deux niveaux. Au centre, la travée d’entrée plus large est monumentalisée par un portail en calcaire mouluré sous archivolte à crochets donnant accès à l’ancien vestibule carrossable.

Celui-ci préserve son organisation d’origine, les encadrements de portes à colonnettes sur base prismatique ainsi qu’un remarquable plafond à structure métallique et voutains de briques vernissées. La façade latérale plus simple et un fragment de mur de clôture conservé à droite s’inscrivent dans le même esprit.

 

 

 



#19

 

Rendons-nous dans la rue des Brasseurs, plus précisément au numéro 3.

Avant d’abriter le Musée de Folklore, cet immeuble était la maison du directeur de l’école communale voisine. Actuellement, le bâtiment sert de zone de stockage pour les différents dons reçus. À partir du mois de juin, des travaux seront entrepris pour en faire une maison des animations, avec des ateliers pour adultes et enfants sur le thème du patrimoine.

En 1938, Leon Maes suggéra au Bourgmestre de relever le niveau intellectuel des citoyens en installant une bibliothèque communale et aménager un petit musée folklorique dans une vitrine murale car beaucoup de choses précieuses sont perdues, jetées ou inemployées. Cela pourrait provoquer chez les citoyens un respect plus grand des choses du passé et d’entretenir le culte des traditions locales.

Le Musée de Folklore, retardé par la seconde guerre mondiale, verra le jour dans l’ancien café du Centre. Lors de son inauguration, en 1954, quelques 986 pièces constituaient la première collection et chaque semaine, les dons enrichissaient le Musée jusqu’à ce que les locaux deviennent trop petits. En 1980, dans la rue des Brasseurs, l’ancien musée voit le jour et depuis septembre 2019, le nouveau Musée de Folklore vie frontalière – Musef, est accessible au public à la même adresse.

 

 

 



#20

 

Rendons nous sur la Grand-Place, au numéro 20. Vous pouvez observer un ensemble composé à l’origine d’un estaminet dénommé “Café Moderne” et d’un commerce de meubles.

Il a été érigé en 1909 pour Louis et Jean Pollet selon les plans de l’architecte Jean Hocepied. Rénové récemment et remanié au rez-de-chaussée, il préserve les étages dont le traitement s’inscrit dans la mouvance de l’Art nouveau. Éclairés sur deux niveaux, les étages sont animés par les arcs en briques colorées ourlant les baies jumelées ou groupées en triplet dont celles du 1er étage sont reliées par des poutrelles métalliques au linteau.

Les tympans et extrados d’arcs ainsi qu’une baie aveugle sont ornés de sgraffites, rénovés ou masqués par une peinture tardive. Outre le grand balcon barrant l’étage de l’ancien estaminet, la corniche profilée sur consoles ouvragées participe à l’identité stylistique de l’ensemble.

 

 

 

 



#21

 

Rendons-nous à nouveau sur la Grand-Place. Cette fois-ci, c’est d’une statue dont nous allons parler et non d’une façade.

Le monument aux morts a été soumis à un concours en 1921 et a été réalisé en 1922 grâce à une souscription publique. Le projet retenu est celui de Firmin Ollivier qui signe son œuvre réalisée en marbre. Le monument est constitué d’un socle en béton recouvert de marbre rouge de Finlande surmonté d’un groupe sculpté en marbre blanc. Un soldat posé en sentinelle et une famille éplorée sont présentés sous la protection d’une Victoire drapée et porteuse pour l’un, d’une couronne de lauriers et, pour l’autre d’une palme des martyrs. Une restauration menée en 1955 par la firme Boossaert-Vandenberghe a apporté plusieurs modifications et ajouts tels que les deux stèles consacrées à la Seconde Guerre mondiale.


Suite aux travaux de la Grand-Place réalisés récemment, le monument a été déplacé de quelques mètres afin de le valoriser davantage à son emplacement actuel.”

 

 

 



#22

 

Rendons-nous à la rue du Midi, au numéro 15.

Aujourd’hui occupée par l’ARTEM (Athénée Royal Thomas Edison de Mouscron), l’ancienne “Clinique chirurgicale du Docteur Philippart” a été fondée en 1904 et construite en 1905 comme le signale le millésime inscrit en façade du bâtiment principal.

L’ensemble se compose de l’ancienne conciergerie sur laquelle figure l’enseigne en céramique et située à front de voirie, ainsi que d’un imposant bâtiment situé en retrait et en contrebas. Érigés en briques sous toitures de tuiles dans un style éclectique teinté d’Art nouveau, les façades sont animées de frises et panneaux de briques émaillées ainsi que de cartouches floraux en céramique.

 



#23

 

Rendons-nous maintenant rue du Beau Chêne, au numéro 50

Implanté à l’angle de l’Avenue de Barry, le site de l’ancienne brasserie Hollebecq rassemble différents bâtiments construits pour Charles et Georges Hollebecq à partir de la fin du 19e siècle.

D’une part, établie à front de voirie, une maison de maître commanditée par Mr et Mme Charles Hollebecq a été construite selon les plans de l’architecte Auguste Georges Nicolas Dubois au début du 20e siècle. Présentant une volumétrie cubique avec toiture à croupes à effet de pavillon inspirée de l’architecture classique, elle s’inscrit dans le style éclectique en façade.

D’autre part, établis dans le prolongement et autour d’une cour pavée développée à l’arrière, les anciens bâtiments de brasserie appartiennent principalement à la fin du 19e siècle. Édifiés en 1890, ils présentent des façades de style néo-classique, rythmées par des baies en plein-cintre et des demi-lunes. Un immeuble plus élevé, bâti à côté de l’habitation, pourrait appartenir au 1er quart du 20e siècle et est identifié par une inscription peu lisible qui en constitue un des principaux intérêts.

 



#24

 

On se rend Place de la Gare, plus précisément au numéro 24.

Ancien débit de tabac et épicerie fine, la Maison Hubaux-Storme se signale d’emblée dans le quartier de la gare par son enseigne typée. Le « magasin français » a été commandité par le négociant Charles Hubaux-Storme et a été construit en 1910 selon les plans de l’architecte Anthime Parmentier.

Malgré les remaniements apportés au rez-de-chaussée, la façade est particulièrement intéressante et s’inspire des conceptions de l’Art nouveau de l’architecte bruxellois Paul Hankar. Superposant les niveaux de manière dégressive et multipliant les baies au fur et à mesure des étages, la façade est traitée de manière géométrique et est ourlée d’un entablement de briques colorées sous la corniche saillante posée sur des consoles d’angles. L’intérêt patrimonial est renforcé de manière évidente par les panneaux de céramique portant les inscriptions et les motifs floraux à la graphie et à la ligne stylées.


#25

 

On se rend rue des Brasseurs, plus précisément au numéro 21.

Identifiable par l’inscription en briques noires préservée en façade et par la base de la cheminée conservée à l’arrière, cette ancienne brasserie fondée par Alexis Coulon-Pollet s’implante perpendiculairement à la voirie. Accessible par une grille entre pilastres et longée d’une cour pavée, elle présente une façade à rue rythmée d’arcades surbaissées aveugles et ourlées d’une archivolte.

À gauche, la maison du maître-brasseur est un imposant volume cubique organisé en double-corps et coiffé d’une toiture à croupes. La façade enduite et peinte s’inscrit dans le style néo-classique du dernier tiers du 19e siècle.

Les bâtiments de l’ancienne brasserie accueillent aujourd’hui le restaurant Court-Circuit.


#26

 

on se rend rue Achille Debacker, plus précisément au numéro 42.

Cet immeuble fonctionnaliste établi sur l’angle a été édifié en 1956-1959 par l’ingénieur Frédéric Baeyens pour abriter les services de la RTT. Démarqué du corps d’entrée et de la conciergerie accolée en retrait, tous deux parementés de briques, le bâtiment technique distribue deux niveaux de plateaux fermés et structurés en façades par un jeu de piliers en béton au rythme serré.

Le corps d’entrée, inspiré de l’architecture post Expo 1958 dans la présence de l’auvent sur colonne en cône inversé, se singularise par un panneau en céramique signé de l’artiste Lucien De Gheus et illustrant l’histoire des communications. Plus sobre, le volume cubique de la conciergerie s’inscrit dans la même mouvance et conserve également son authenticité.


#27

 

On se rend Avenue Royale, plus précisément au numéro 50.

Implanté à l’entrée du site du Collège Saint-Henri, ce petit édicule construit en 1937 est un élément identitaire pour ce vaste complexe. De facture sobre, il s’inscrit dans le courant architectural de l’Entre-deux-Guerres, teinté d’Art déco et de Modernisme dans sa composition basée sur des formes géométriques simples, le toit plat et la mise en oeuvre des briques jaunes.

Une sculpture en bas-relief figurant Saint Henri et la pierre dédicatoire de la fondation du Collège renforcent son intérêt patrimonial.


#28

Rendons-nous Avenue du Château, plus précisément au numéro 3.

Cet ensemble construit selon les plans de l’architecte H. Malvoisin en 1912 comprend une habitation et un atelier de carrosserie dont l’enseigne « m.i.a. CARROSSERIE » s’efface peu à peu. Tant l’habitation que l’atelier adoptent un traitement éclectique teinté d’Art nouveau en façades uniformisées par l’usage des briques colorées. La maison est structurée en deux travées inégales et développées sur trois niveaux dont le dernier est ménagé dans le brisis de la toiture asymétrique et est éclairé par une lucarne-fronton. Châssis et ferronneries du soupirail et de la boite aux lettres sont toujours d’origine.

L’atelier, couvert de sheds tuilés, est accessible par deux portails sous poutrelle métallique et un jeu d’arcatures aveugles en orne la façade sous le panneau de l’enseigne.


#29

Rendons-nous rue Place Emmanuel Deneckere, plus précisément au numéro 10.

En retrait de l’église et intégré dans le programme de rénovation urbaine lancé en 1975, l’ancien presbytère érigé en 1873 est aujourd’hui occupé par la Croix-Rouge.

Volume cubique à toiture à larges croupes, il distribue cinq travées sur deux niveaux avec caves hautes accessibles à l’arrière situé en contrebas.

Sobre dans sa réalisation, il présente cependant une façade dont le traitement décoratif est éclectique. Sommée d’un fronton néo-traditionnel à gradins sur les trois travées centrales, la façade est structurée par de grandes arcades cintrées qui intègre les baies à la manière néo-classique, tandis que les allèges et tympans en pierre blanche sont ornés de remplages d’esprit néo-gothique.


#30

Rendons-nous rue de la Station, plus précisément au numéro 88.

 

Cette habitation de style éclectique a été construite vers 1900 pour abriter les bureaux de la compagnie d’assurances anversoise « ANTVERPIA » dont le nom est inscrit en façade. Bâtie sur une parcelle étroite, elle accentue sa verticalité par l’élancement de l’imposante lucarne fronton garnie de superstructures décoratives et par l’étirement formel des baies du rez-de-chaussée qui se développent depuis le niveau des caves hautes.

Malheureusement peinte de manière uniforme, la façade montée en pierre calcaire et briques présente également un décor d’esprit néo-baroque illustré par les pierres à bossage, les balustres, les consoles et les bandeaux à panneaux rappelant les cuirs, ainsi que par la porte toujours d’origine.


#31

Rendons-nous rue du Christ, plus précisément au numéro 76.

 

Cet immeuble construit en béton et briques jaunes au cours de l’Entre-deux-guerres conserve un intéressant rez-de-chaussée commercial d’origine. Prise dans un encadrement de carreaux de marbrite, la vitrine à châssis métalliques ménage l’entrée au centre et en retrait. Le devant de porte en ciment et cimorné est marqué de l’enseigne « Au CORSET-MODERNE », tandis que le haut de la vitrine est orné d’un vitrail de style Art déco intégrant les mots « ORTHOPEDIE » et « CORSETERIE » en marbrite selon la graphie en vogue à l’époque.


#32

Rendons-nous rue de Courtrai, plus précisément au numéro 56.

Cette maison de maître construite dans le dernier tiers du 19e siècle est un exemple particulièrement bien préservé des habitations de style néo-classique tardif de la commune. Son volume au gabarit imposant est coiffé d’une bâtière ponctuée de lucarnes en œil-de-bœuf et présente une façade enduite et peinte montée sur soubassement à plaquis. Cinq travées se répartissent sur deux niveaux marqués par deux cordons moulurés en calcaire encadrant les allèges. L’enduit soigné est traité avec effet de refends et crossettes au rez-de-chaussée et est lisse à l’étage. Les baies, qui préservent toutes leurs châssis et huisserie d’origine, sont encadrées de pierre calcaire moulurée, avec appui sur consoles aux fenêtres et linteau déprimé ou droit sous corniche. La travée d’entrée plus large est monumentalisée par un portail et par le fronton triangulaire de la fenêtre d’étage. Sous la corniche profilée, un entablement décoratif s’orne de consoles, frises et cartouches à têtes de chien similaires à celles de la porte.


#33

Rendons-nous rue du Val, plus précisément au numéro 1-3.

Etablis en retour d’équerre de l’ancienne salle de bal du Palais des Fêtes, les bureaux des « SYNDICATS LA FRATERNELLE » comme le renseigne l’enseigne en façade, ont été construits en 1932 selon les plans de l’architecte Martial Remi.

De volumétrie sobre et cubique, le bâtiment à toiture plate est intéressant pour la structuration de façade sévère mais tempérée par quelques éléments décoratifs tels que les frises et balconnets.


#34

Rendons-nous Place de la Fraternité.

Situé au centre de la Cité de la Fraternité, le château d’eau établi à la demande de la Ville de Mouscron a été érigé selon les plans de l’architecte Jules Geldhof qui en dessine les plans en 1933.

Construit en béton en 1934-1935 par l’entreprise de Georges Declerk, il est constitué d’une cuve circulaire sur un fût ouvert formé de piliers à entretoises, selon le modèle-type de l’époque.

Témoin du développement économique et social de la ville, il est également un véritable pôle visuel au cœur du Nouveau-Monde.

En effet, lors de sa construction, il fut érigé au point culminant de la ville, soit au « Bois de Chênes » à 71m d’altitude.


#35

Rendons-nous dans la rue Léopold, plus précisément au numéro 49.

Établie en retrait de voirie dont elle est protégée par une grille ouvragée posée sur un muret cantonné de pilastres, cette ancienne maison de maître a été construite en 1895 selon les plans de l’architecte Jules Carette, à la demande du brasseur Emile Demets. L’ensemble constitue un exemple intéressant de l’architecture privée de style néo-gothique, tant dans la volumétrie que dans le vocabulaire décoratif mis en œuvre en façade.

Animé de pignons débordants à gradins et d’une lucarne élancée, le volume principal est monumentalisé par la travée centrale terminée par une tourelle en bretèche, couronnée d’une frise faîtière. Greffée d’ancres décoratives, la façade est montée en briques sur un soubassement biseauté en pierres de taille calcaires. Elle présente quatre travées de baies insérées dans des retraits de briques, formant une arcade munie de remplages de briques.

Au centre de la façade, la porte est particulièrement soignée dans son encadrement de calcaire mouluré, à tore retombant sur des bases prismatiques et baie d’imposte à baies trilobées ornées de vitraux. En outre, elle préserve sa menuiserie d’origine ornée de motifs en serviettes pliées. Deux ailes basses de même esprit épaulent le volume principal de part et d’autre.


#36

Rendons-nous maintenant Place de la Justice, plus précisément au numéro 23.

Édifiée en 1911 grâce au legs offert en 1896 par Louis Desprets et selon les plans de l’architecte communal Oscar Tanghe, l’ancienne Ecole industrielle assure une réelle présence urbanistique par son gabarit et par la prestance de ses façades ainsi que par son implantation à l’angle de la rue Aloïs den Reep et de la rue des Brasseurs. Le bâtiment de style éclectique a également abrité l’Arsenal des pompiers, la Justice de paix et l’académie de musique avant d’être occupé par l’Institut technique de l’Etat en 1955 ou plus récemment par l’Athénée Royal Thomas Edison et la Haute Ecole Condorcet. Caractérisé par les pavillons d’angle sous haute toiture à brisis qui monumentalisent ces corps d’entrée et par la richesse du décor en pierre calcaire, l’école distribue deux niveaux de baies d’esprit néo-traditionnel sous les bâtières soulignées d’une corniche ouvragée.

Dans le prolongement des ailes développées le long des voiries, l’architecte Martial Remi, alors directeur de l’école, a fait les plans des deux extensions d’esprit moderniste pour abriter les cours pratiques de l’École technique. Caractérisées par la dominante horizontale des niveaux de baies et par la toiture plate, ces deux ailes prévues en 1937 ont finalement été édifiées au cours de la 2e moitié du 20e siècle, en 1947-1948, après révision du dossier par Jules Geldhof. Tout en se démarquant du premier complexe scolaire, elles en poursuivent la force urbanistique par leur gabarit.


#37

C’est vendredi et aujourd’hui on se rend Avenue des Seigneurs de Mouscron, et plus précisément au numéro 1.
Fleuron du patrimoine mouscronnois, le Château des Comtes est aujourd’hui l’objet d’une réhabilitation de longue durée et les bâtiments encore existants sont le résultat d’une histoire débutant au milieu du 14e siècle. Un premier château habité au 13e siècle par Roger de Mouscron s’élevait au lieu-dit La Castellerie. Il fut remplacé avant 1359 par une fortification érigée sur le site actuel, relevant du fief des Ramées et devenu résidence ordinaire des seigneurs de Mouscron en 1430, lors de la réintégration du fief dans la seigneurie comtale.
Dans la première moitié du 16e siècle, un corps de logis est joint au donjon et l’ensemble développé jusqu’au deuxième quart du 17e siècle, probablement par Ferdinand de Liedekerke, est connu par une gravure dans le « Flandria Illustrata » de Sandérus.
Cette gravure le représente comme un vaste complexe composé de dépendances en U et d’une résidence de même plan, cantonnée de deux tourelles d’angle. L’ensemble était cerné de douves qui séparaient également la ferme du logis comtal, reliés par un pont de pierre précédant un pont-levis.
Progressivement abandonnés, les ailes du château et le donjon disparaissent au 17e siècle pour les unes, en 1801 pour l’autre. Le logis subsistant a été remanié entre 1740 et 1760, par Engelbert d’Ennetières qui le met au goût du jour en commanditant une façade de style classique tournaisien et un aménagement des espaces et du décor intérieur conçu dans le style Louis XV. C’est au même moment, en 1775, que les douves séparant haute et basse-cour sont comblées.

Plus récemment, une campagne de restauration et d’aménagement, en cours depuis 1977-1979, est suspendue en ce qui concerne le logis qui a par ailleurs subi un incendie en 1995. Quant aux dépendances, elles ont été totalement remodelées pour y installer un centre d’interprétation dédié à Marcel Marlier, l’illustrateur de Martine.

Aujourd’hui entouré des douves réaménagées, le site est accessible par un pont menant à un vaste espace distribuant les anciennes dépendances à gauche et le logis à droite. Celui-ci, encore partiellement entouré de courtines, arbore son imposante silhouette typique de l’architecture traditionnelle dont témoigne son volume haut et étroit à toiture à fortes pentes prise en pignons à épis débordants sur oreilles ainsi que sa tourelle d’escalier extérieure greffée à l’angle. Montée sur un petit soubassement en pierres de taille, la façade remontée au 18e siècle est limitée de chaines d’angles et parcourue de bandeaux marquant les niveaux de baies de type tournaisien.
À l’arrière, une courte aile basse est élevée sur un gros-oeuvre en moellons antérieur et se singularise par son pignon à gradins. Toute proche, une ancienne tourelle d’angle abritant un puits et coiffée en poivrière complète l’ensemble.

#38

C’est vendredi et aujourd’hui on se rend rue de Tourcoing, plus précisément au numéro 19.

Fondée en 1895, la Société coopérative ouvrière de Mouscron a occupé l’angle de la rue de Tourcoing et de la rue du Val avec un important complexe dévolu à sa maison du peuple, surnommée « La Fraternelle », et à son Palais des Fêtes. De ce vaste ensemble érigé à partir de 1897 et en grande partie démoli au début des années 1970, subsiste l’ancienne salle de bal construite en 1922-1923 par l’architecte Martial Remi. Aujourd’hui isolé au fond de la place, le bâtiment qui l’abrite s’inscrit dans la tradition régionaliste teintée d’éclectisme. Bâti en béton, briques et calcaire, il est couvert d’une toiture brisée à pignon débordant à droite. La façade, parcourue d’un balcon à garde-corps ouvragé, est structurée par les bandeaux cimentés et rythmée par les pilastres séparant les travées. Au centre, un avant-corps d’inspiration néo-classique monumentalise l’entrée.

A l’intérieur, seul l’escalier menant à l’étage et la salle de bal sont préservés. Les murs sont recouverts de panneaux de carrelage dont les scènes sont séparées par des pilastres et prises entre soubassement et corniche. Elles représentent des thèmes liés au mouvement ouvrier et sont directement inspirées des tableaux exposés lors de l’inauguration du Vooruit de Gand. L’exécution des panneaux a été assurée par la firme Helman et la pose faite par les frères Vandecasteele.
Outre les panneaux décoratifs ornés de thèmes floraux et de figures de Muses, les principaux sujets illustrés sont inspirés de la vie des ouvriers, de leurs aspirations et loisirs ainsi que de la vie aux champs. Stylistiquement, les panneaux oscillent entre Art nouveau et néo-classicisme et sont empreints de réalisme. Au-dessus de l’entrée, une loggia avec balcon en fer forgé accueillait l’orchestre.

#39

C’est vendredi et aujourd’hui on se rend rue du Phénix, plus précisément au numéro 79.

Ce vaste complexe industriel des anciens Tissages Vanoutryve signalé par son impressionnante cheminée a été installé en 1880 par Félix Vanoutryve et a été développé dans les décennies suivantes jusqu’à couvrir l’entièreté de l’îlot compris entre les rues du Phénix, Decoene et de la Bouverie.

Occupé en grande partie par les ateliers à ossature métallique et sheds, il comporte également plusieurs bâtiments de bureaux et d’ateliers desservis par des cours et passages pavés. Parmi ceux-ci, deux bâtiments construits à front de voirie méritent l’intérêt.

Le premier, rue du Phénix, appartient à la fin du 19e siècle et présente une façade rythmée par des travées de baies à linteaux et châssis métalliques, séparées de pilastres de briques.
Le second, situé à l’opposé, a été construit en béton dans le 1er tiers du 20e siècle et distribue trois niveaux de vastes plateaux ouverts et largement éclairés. Deux portails métalliques cantonnés de chasse-roues et toujours d’origine complètent cet ensemble.

#40

Rendons-nous rue du Limbourg.

Enjambant les voies du chemin de fer, le Pont Blanc a été réalisé en béton en 1921 par les entreprises Monnoyer.

Appelé également Pont de Bornoville ou Pont du Phénix, il est de type bow-string et il comporte deux travées dont les arcs contribuent à l’inscription paysagère de l’ensemble.
Piles de culées, balustrades, escaliers et garde-corps sont particulièrement soignés dans leur mise en oeuvre et dans le traitement de surface du béton.

#41

On se rend rue du Luxembourg et plus précisément au numéro 40.

La maison Bonte-Bourgois est une habitation mitoyenne construite en 1921 par l’architecte Gustave Fache. Elle est particulièrement intéressante dans sa composition et son traitement d’esprit Art nouveau géométrique.
Structurée en deux travées inégales, elle est largement éclairée par les trois niveaux de fenêtres sous arc cintré qui accentuent l’effet de verticalité jusqu’à la grande lucarne-fronton qui interrompt le brisis de toiture.
La modénature du balcon, des châssis originaux, des ancres en coup de fouet et des superstructures cantonnant la lucarne rappellent clairement le vocabulaire de l’Art nouveau tardif et renforcent son intérêt.

Rendez-vous vendredi prochain pour un nouveau numéro de « Le Saviez-vous »?

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